
30 janvier 2025
La cyberdépendance est une addiction à l’usage d’internet et des technologies numériques, par une utilisation excessive et incontrôlée des appareils connectés. Cela inclut les réseaux sociaux, les jeux vidéo, le travail à distance, et bien d'autres activités en ligne. Cette dépendance s’accompagne souvent d’un besoin irrépressible d’être connecté, affectant la santé dans toutes ses composantes : mentale, physique et sociale.
- Avec la montée en puissance des réseaux sociaux et la numérisation des tâches quotidiennes, notamment à travers le télétravail, l’hyperconnexion est devenue omniprésente. Le temps de connexion moyen ne cesse de croître, et beaucoup peinent à limiter l’usage d’internet. Les distractions numériques, comme les jeux en ligne ou les notifications constantes, engendrent des comportements addictifs, rendant la déconnexion difficile.
- L’omniprésence des smartphones renforce cette dépendance numérique, car ils nous accompagnent partout et tout le temps, telle une véritable laisse numérique.
- Il est important de prendre conscience de cette situation nouvelle, pour anticiper et prévenir les conséquences de cette addiction, dans une société de plus en plus connectée. En effet, les effets ne se limitent pas seulement au bien-être individuel, mais impactent aussi la productivité, les relations interpersonnelles, et la santé publique. De plus, le besoin d'augmenter le temps passé en ligne, que ce soit pour le travail ou pour se divertir, nous expose davantage aux effets néfastes d'une utilisation excessive.
Les principales conséquences sur la santé mentale
Stress et anxiété
Une connexion permanente aux technologies peut conduire à un stress chronique et à une surcharge mentale par un excès d’informations. Le flux constant de notifications et l’accès sans limite aux contenus numériques renforcent l’anxiété. Le « scrolling infini », ces pages web sans fin, fait perdre toute notion de temps passée sur les réseaux.
Les réseaux sociaux exacerbent la comparaison sociale, créant une pression sur les individus pour qu’ils se conforment à des normes de réussite ou d’apparence idéalisées. La peur de manquer tout événement sur les réseaux sociaux, phénomène également connu sous le nom de FOMO (Fear Of Missing Out), nourrit un sentiment d’insatisfaction et d’insécurité.
Isolement social et dépression
Alors que l’utilisation d’internet facilite les interactions virtuelles, il tend à réduire les interactions sociales physiques. N’oublions pas que l’être humain est un animal social. Cet isolement peut engendrer des sentiments de solitude et conduire à la dépression. De plus, une surconnexion à des environnements virtuels favorise la perte de contact avec le monde réel, rendant plus difficile la reconnexion à des activités sociales en dehors du numérique. En étant hyperconnectés dans le virtuel, nous devenons déconnectés de la vie réelle.
Addiction numérique
L'addiction numérique repose sur des mécanismes neurochimiques, notamment la libération de dopamine chaque fois que nous recevons une notification ou atteignons un objectif dans un jeu vidéo, en activant le système cérébral de la récompense. Le mécanisme est similaire pour les drogues dures, le tabac, l’alcool, et même pour le sucre. Cette dépendance aux récompenses instantanées rend particulièrement difficile le fait de décrocher des écrans, même pour de courtes périodes de temps. L'usage excessif des technologies entraîne des comportements addictifs, compulsifs, voire obsessionnels, autour de l'utilisation d’internet.
Quelles peuvent être les conséquences physiques de la cyberdépendance ?
Troubles du sommeil
Une des conséquences majeures de la cyberdépendance est l’altération du cycle circadien, souvent causée par l'exposition prolongée aux écrans. La lumière bleue émise par ces derniers perturbe la production de mélatonine, une hormone clé pour la régulation du sommeil. Cela conduit à des insomnies ou à un sommeil de mauvaise qualité, en particulier lorsque l'usage des écrans se prolonge avant le coucher.
La surcharge informationnelle liée aux réseaux contribue à la surcharge mentale, et altère le sommeil par une effet de surstimulation.
Fatigue visuelle et troubles oculaires
L’usage excessif excessive des écrans entraîne une fatigue visuelle, aussi appelée fatigue numérique. Les symptômes incluent des maux de tête, une vision floue, et des yeux secs. Le syndrome de l'œil sec, quant à lui, résulte du fait que nous clignons moins des yeux devant un écran, réduisant ainsi la production de larmes et provoquant des irritations oculaires.
Sédentarité et troubles musculosquelettiques
La cyberdépendance contribue également à une augmentation de la sédentarité. Le temps prolongé passé assis devant un ordinateur ou un smartphone augmente le risque de surpoids et d’obésité, par une diminution des dépenses caloriques et la tendance à grignoter devant notre écran.
Cela altère de plus notre posture et entraîne des troubles musculosquelettiques et des douleurs chroniques, notamment au niveau du dos, de la nuque, et des poignets.
Cette inactivité physique contribue au développement de maladies chroniques telles que le diabète et l’hypertension. La sédentarité est un fléau, car même si l’on pratique une activité physique régulière, l’inactivité prolongée quotidienne devant les écrans en annule les bénéfices.
Moins de productivité et de concentration
Diminution de la concentration
L'hyperconnexion, favorisant le multitasking (multitâche), rend difficile la capacité à rester concentré sur une tâche précise. Les interruptions constantes, notamment par les notifications ou le passage d’une application à l’autre, altèrent notre capacité de focalisation, ce qui affecte notre performance tant professionnelle que personnelle.
Impact sur la mémoire
L’addiction numérique peut également avoir un impact négatif sur la mémoire. En effet, l’overdose d’informations captées chaque jour via les écrans surcharge notre cerveau, rendant difficile l’encodage de nouvelles informations et perturbant la mémoire à long terme.
Perte de productivité professionnelle
Le besoin irrépressible de vérifier constamment son téléphone ou ses emails, ainsi que la tentation d’accéder aux réseaux sociaux durant les heures de travail, entraîne une baisse significative de la productivité. Les distractions numériques réduisent notre capacité à accomplir nos tâches efficacement et à respecter les délais, nuisant à la qualité du travail fourni.
De même, l’hyperconnexion permet un accès à ses activités professionnelles dans notre sphère privée et familiale. Cette incapacité à tracer une limite entre vie privée et professionnelle s’appelle le « blur out ».
Conséquences sociales et relationnelles
Détérioration des relations familiales et amicales
La cyberdépendance peut détériorer les relations interpersonnelles, en particulier au sein des familles et des cercles d’amis. L'usage excessif des écrans réduit le temps et la qualité des interactions en personne, provoquant des tensions et un manque de communication.
Altération des compétences sociales
Le recours constant aux plateformes virtuelles peut affaiblir les compétences sociales nécessaires pour interagir efficacement dans le monde réel. Les enfants et adolescents, en particulier, risquent de développer des difficultés relationnelles en raison de leur incapacité à gérer des échanges en face à face. La vie derrière les écrans nous sépare de l’autre par une cloison de verre…
Risques pour les enfants et adolescents
Les jeunes sont particulièrement vulnérables à la cyberdépendance. L'exposition excessive aux jeux vidéo, aux réseaux sociaux, et aux autres contenus numériques peut avoir un impact profond sur leur développement cognitif et émotionnel, entraînant des difficultés scolaires, des troubles de l'humeur, et un risque accru de dépression

Solutions et stratégies pour lutter contre la cyberdépendance
La première étape, la plus importante, pour sortir du piège de l’hyperconnexion, est la prise de conscience du rapport que nous entretenons avec les réseaux.
Pour limiter les conséquences de la cyberdépendance, il est essentiel d’établir des limites d'utilisation. Cela peut passer par la mise en place de plages horaires dédiées aux activités hors ligne, ou la réduction progressive du temps de connexion quotidien. Les activités physiques, la méditation, ou même des moments de relaxation sans écran peuvent aider à se recentrer et à redécouvrir les bienfaits du monde réel.
Sensibiliser les jeunes à une utilisation équilibrée des technologies et intégrer des pratiques alternatives, comme des hobbies ou des interactions sociales en personne, peut aussi contribuer à prévenir l'isolement social et les autres effets négatifs de l'addiction numérique.
Notre article sur les différents types d'addiction pourrait également vous intéresser !
Article rédigé par Jean-Christophe GOMEZ, médecin généraliste
Quelles médecines douces pour aider à décrocher de la cyberdépendance ?
Votre devis en ligne
Votre situation & vos besoins